A toi qui regarde d’un drôle d’œil le handicap, je pense que nous avons eu tous ce petit morceau de vie quand on a la “joie” de vivre en fauteuil. La joie jusqu’au moment où on te rencontre toi. Toi femme ou homme peu importe d’ailleurs, être humain, à définir car l’humanité est loin d’être ton fort. A toi qui pense que les handicapés font suer, et que c’est pas normal d’avoir une caisse réservée ….
Je suis comme toi
Il fait chaud, je suis comme toi (oups est-ce possible ?) j’ai fait mes courses, mon chariot lui ne déborde pas comme le tien, mais tu es derrière moi. Et tu rages. Tu rages de n’être pas arrivé avant moi à cette fameuse caisse ou étrangement il y a rarement la queue. Tu rages aussi d’ailleurs quand tu y vois des femmes enceintes, pourtant la grossesse c’est très souvent un choix. Ma vie à moi, si je suis à cette caisse, je ne l’ai pas choisie. J’aimerais pouvoir passer partout mais ….
Je suis moi avec mon handicap
Je suis moi, femme, handicapée. Tu vas me dire double peine, si seulement des gens comme toi pouvaient réagir autrement. Je serai moins handicapée. Donc je fais mes courses et je fais la queue, oui moi aussi. ensuite tu me vois placer mon fauteuil à cul du tapis et là tu frises la crise cardiaque. Mon Dieu qu’est je fais ? oups je me suis levée. Tu viens de comprendre … Des gens en fauteuils peuvent se lever !! quelle découverte.
Pourquoi moi ?
La personne en fauteuil, n’a pas forcement perdu toutes ses facultés motrices, ni mentales. (oui ne pas confondre soucis moteurs et soucis au niveau du cerveau) Je jouis (hmmm j’adore ce mot) de toutes mes capacités mentales !! donc je disais, je peux me lever mais , avec des courses je suis comme une personne prise par une alcoolisation excessive, j’ai mes jambes qui se plient et je n’ai pas de force.
Pourquoi toi ?
Toi, oui pourquoi te trouves-tu sûr une file qui ne te corresponds pas ? n’es tu pas heureuse de pouvoir jouir ? Jouir de tes capacités motrices de tes jambes qui n’ont aucun défaut ?
Tu marches et tu soupires, ton chariot est plein tu le pousses péniblement. J’entends tes lèvres susurrer ils ne manquent pas de toupet ceux là. Je ne préfère pas répondre je suis heureuse d’être tout simplement, le reste ne me touche guère.
Bon on fait quoi ?
Je repars tranquillement en me disant triste vie, obligée de remplir son chariot à ne pas pouvoir le pousser. Le handicap touche qui ?Moi qui peut me permettre de vivre une partie debout pour profiter de la vie avec une famille unie ? Ou toi qui souffles car tu peux marcher mais, que cela te fatigue ?
Plus loin, le tapis roulant est en panne, par chance il est en mode surface plane. Je monte, tu souffles, avoues que tu y repense. A ce moment là je ne suis plus empêchée par mon handicap, mais toi tu rames tu vis ce que les personnes handicapées vivent souvent au quotidien, imagine. cette galère, mais juste pour aller à la salle de bain, aux toilettes, faire la cuisine …
En conclusion :
Alors, s’il te plait la prochaine fois, joue toi aussi à la personne handicapée, joue à la personne muette, tu verras ça sera mieux et la vie te sourira AUSSI sauf quant une autre personne t’empêchera de vivre, car le handicap c’est ça. Une déficience motrice ou mentale que la société ne veut pas aider, ne veut pas laisser vivre TOUT SIMPLEMENT. Tais toi, arrête de juger les apparences, car un jour, il se peut que tu sois dans la même situation, le handicap ne s’attrape pas, n’est pas contagieux, mais il peut envahir la vie d’une famille en moins de temps que tu puisses imaginer !!
Crédits : Merci @Papy pour la relecture et Chouchette pour le coup de pied au ***
Fondatrice de l’Association Entre4roues,
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